Gallimard Dans tous les sens comme l'amour

Dans tous les sens comme l'amour

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Marque : Gallimard
Date de sortie : 01/09/2003
Prix indicatif : 18.50 €

Auteur : Simona Vinci
Littérature : Etrangère
Siècle : XXe
Collection : La Noire
ISBN-10 : 2070760618
Nombre de pages : 218.00 pages

Notes moyennes des avis

Style, qualité d'écriture  Dans tous les sens comme l'amour : Style, qualité d'écriture : 4,00/4 
Originalité des situations  Dans tous les sens comme l'amour : Originalité des situations : 4,00/4 
Description des scènes d'amour  Dans tous les sens comme l'amour : Description des scènes d'amour : 4,00/4 
Intérêt de l'histoire  Dans tous les sens comme l'amour : Intérêt de l'histoire : 4,00/4 

 
avis utilisateurs  (1)
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par Lavax F 300
23.07.2007

Style, qualité d'écriture 4/4
Originalité des situations 4/4
Description des scènes d'amour 4/4
Intérêt de l'histoire 4/4
Note Générale 4/4
Les plus : Style sobre, ensemble de nouvelles remarquable et étrange, procédé d'écriture quasi photographique
les moins : Aucun, sauf le prix de la collection de Gallimard où ce recueil est publié

Simona Vinci est une jeune auteur de 37 ans, témoignant d'une rare qualité littéraire. Ce volume est le premier recueil de nouvelles qu'elle ait publié en 1999, sous le titre "In tutti i sensi come l'amore" (comme c'était le cas du titre du premier roman de Simona Vinci, il s'agit d'une phrase empruntée à un autre auteur, en l'occurence Shinkawa Kazue [dans "Hiyu de wa naku", 1968; Shinkawa Kazue est née en 1929]).

Traduction de l'Italien: Arlette Lauterbach.

Il s'agit de 13 nouvelles, dont certaines avaient déjà vu le jour dans des revues en 1997 et 1998 ("Août noir", ainsi que l'admirable et effrayante nouvelle "Choses"), et qui présentent une unité de style et de thème.
Toutes décrivent les formes étranges que prend l'amour certains jours: entre dégoût et désir de mort, semblable au bruissement des feuilles au vent, la pâle indifférence pour l'enfant né de sa chair, ou pour sa chair même. Silencieux et muet, l'amour incestueux. Les corps sont absents: étrangers, difformes, malades.
Un corps trop petit, un corps couché dans un lit d'hôpital, rongés de maladie, ou brisés par le handicap, connaissent aussi la puissance d'une érection, le désir d'une femme.
Maladie omniprésente - la mort aussi; les chairs: on aime les ongles, les cheveux, les pieds, les chevilles, on aime des bouts de corps, et des bouts de photos, jusqu'à la décomposition, jusqu'à ce que les morceaux de corps retournent à leurs éléments. Matière: l'amour fou, l'amour fou pour les choses, les objets: toucher, palper, jouir de leur chair, dormir avec eux, les manger...

Sans doute est-ce ce récit des "Choses" qui livre au mieux le volume: la jouissance pure, la jouissance de l'altérité absolue, les choses, la matière indifférente, l'expérience sexuelle même, souffrance et plaisir ultimes.

D'habitude, je n'aime guère le genre de la nouvelle; je suis beaucoup plus sensible au roman. Mais je dois reconnaître que j'ai été saisie par la force des récits. Ce volume est, à mon sens, de plus grande qualité que le premier roman de Simona Vinci.
Le thème est, si l'on veut, exactement le même que celui traité dans "Où sont les enfants?", mais il y est traité avec beaucoup plus de finesse: non pas de face, mais de biais, et le genre de la nouvelle convient ici parfaitement: Simona Vinci prend comme des photos; les récits sont incomplets: album, dont il manque quelques clichés, dont on a arraché quelques portraits (la nouvelle "Photographies" livre d'ailleurs, en ce sens, le procédé même dont l'auteur use dans cette oeuvre: on ne verra jamais le visage des narrateurs - on sera simplement projeté un instant dans des fragments de vie).

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