Style, qualité d'écriture |
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Originalité des situations |
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Description des scènes d'amour |
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Intérêt de l'histoire |
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Note Générale |
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Les plus : Ouvrage poétique, humoristique, où érotisme et ironie se lient harmonieusement, présence d'index, de notes, cartes
les moins : Beaucoup de noms à retenir, pas d'intrigue, quelques erreurs dans les notes (dans l'édition 1990 de Picquier)
Présentation de l'édition Titre original: Zhulin Yeshi (littéralement: Histoire officieuse de Zhulin***; ou histoire sauvage de Zhulin) Date de rédaction: elle est difficile à établir, mais se situe vraisemblablement dans la première moitié du XVII eme siècle. Auteur inconnu. Traducteur: Christine Kontler.
Le récit Il se situe dans contexte historique assez mouvementé, entre le VII eme et le VI eme siècles avant notre ère, à une époque où la Chine est divisée en de multiples principautés qui se disputent le pouvoir, et notamment les petites principautés de Zheng et Chen (qui sont au centre de la Chine) et les grandes principautés de Jin, Qi, et Chu, qui peu à peu vont historiquement s'imposer.
Le personnage principal, Belle de Candeur, qui dans le roman, s'appelle également Dame Xia, après son premier mariage, ou encore Yunxiang après son troisième mariage, a appris, en rêve, auprès d'un Immortel du nom de Libre Errance, la technique qui consiste à "cueillir les fruits de la bataille", c'est-à-dire à puiser, pendant l'acte sexuel, l'énergie de son partenaire, afin d'augmenter sa puissance vitale, de rajeunir, et de parvenir à l'immortalité. A 50 ans, elle paraît encore 16 ans, sa peau est jeune; son vagin est aussi resserré que celui d'une très jeune fille, et si les hommes la désirent, elle les épuise et les mène à la mort en fort peu de temps! Ainsi de ses deux premiers maris...Et de bien des amants... Car la Chine de cette période est très libre: les échanges vont bon train: le roi, ses ministres, font l'amour avec Belle de Candeur; cela se sait; et cela ne cause pas de grandes révolutions. Au détour, le narrateur, Xian Chuan (qui livre son nom à la toute fin de ce court et étrange roman), raconte les châtiments que les amants subissent aux enfers: les démons broient les défunts, leur assènent des coups, les font frire dans l'huile.
Le récit est très rapide - ce qui n'empêche pas des scènes érotiques assez poétiques, bien que stéréotypées et dans le vocabulaire et dans les techniques utilisées (les pieds bandés sont toujours érotiquement contemplés, les liqueurs féminines sont un fort stimulant descriptif, etc). Les aphrodisiaques sont en usage, les anneaux peniens, et une forme assez originale de godemichet. Le style narratif est très proche de celui du Jing Ping Mei, avec petite phrase introductive, et petite conclusion rapide: "vous le saurez en lisant la suite"; on trouve aussi des incises du genre": "mais ne nous appesantissons pas sur la mort de ces deux personnages", etc.
Avis personnel Quelques défauts d'abord dans mon édition - je ne sais si cela vaut pour toute édition, et réédition chez Picquier: les notes du chapitre 6 sont incomplètes. Sinon, l'édition est bien faite, avec un avant-propos resituant le récit, un petit vocabulaire érotique, des notes chapitre par chapitre. La traductrice a fait choix de conserver les expressions originales tout en les expliquant: et le lecteur habitué s'y retrouve; et le lecteur non habitué n'est pas perdu, car les notes n'empêchent pas de lire en continu.
Quant au récit, le texte est certes mineur, mais il reste détendant: cette manière sans gravité qu'a le narrateur de traiter les décès qui s'accumulent au fil du récit est très drôle; il laisse aussi de côté ses personnages avec beaucoup de désinvolture. ce qui seul l'intéresse, c'est la quête d'immortalité de Belle de Candeur.
A découvrir.
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